Votre lapin mange de moins en moins et ses selles se font de plus en plus rares ? Il se peut que votre lapin couvre un arrêt de transit, une véritable urgence vétérinaire ! Que faire dans ce cas-là ? Quand faut-il réagir ? Quel traitement pour y remédier ?
Nous vous proposons aujourd’hui, cet article spécialement dédié à cette pathologie. Vous y retrouverez toutes les informations importantes à savoir sur ce trouble, la démarche à suivre lors de l’apparition des premiers symptômes, les causes, ainsi que la prise en charge vétérinaire.
L’arrêt de transit, c’est quoi ?
On parle d’arrêt de transit lorsque le lapin ne s’alimente plus et ne va plus à la selle. Cela occasionne une hypoglycémie, une déshydratation ainsi qu’une multiplication des bactéries dans le tube digestif. C’est une affection à la fois très dangereuse et très douloureuse pour votre lapin !
Lors de la présence de ce trouble, le pronostic du lapin est toujours réservé. Il faut donc réagir dans les 12 à 24 heures pour qu’il soit pris en charge au plus vite par un vétérinaire.
Si vous observez que votre lapin mange relativement moins et que ses selles sont de plus en plus petites, on parle ici de ralentissement de transit. Bien que ce trouble soit moins grave que l’arrêt de transit, votre lapin doit tout de même être pris en charge rapidement pour éviter toute évolution.
Quelles en sont les causes ?
Les causes de cet arrêt de transit sont très diverses. Il est provoqué par tout inconfort qu’il peut ressentir : le stress (trop de bruit, déménagement...), une occlusion intestinale, une quelconque douleur, un calcul urinaire, un problème dentaire, une pododermatite (inflammation des talons), un problème métabolique, une otite, une tumeur et bien d’autres causes.
Il faudra alors réaliser plusieurs examens complémentaires pour confirmer la cause de cet arrêt et donc permettre au vétérinaire de prescrire le traitement adéquat pour une reprise progressive du transit de votre lapin.
Quels examens complémentaires réaliser ?
Le premier examen complémentaire que préconisera votre vétérinaire est vraisemblablement une radiographie. En effet, elle permet non seulement d’avoir une idée de l’avancée de l’arrêt de transit, mais aussi d’en rechercher la cause.
Vous pourrez alors observer :
Un trichobézoard, c’est-à-dire un bouchon de poils pouvant se former dans l’estomac et donc provoquer l’arrêt de transit ;
Des gaz (lorsque l’arrêt de transit est très avancé) ;
Des calculs urinaires ;
Des fractures ;
Des atteintes pulmonaires ;
Des signes de tumeurs ;
Ou encore, une augmentation de la taille des reins ou du foie.
Vous l’aurez donc compris, cet examen est très complet et permet parfois de mettre en évidence la cause du mal-être de votre lapin. Il est indispensable !
Ensuite, une prise de sang peut également être prescrite. Elle viendra alors confirmer les dires de la radiographie et compléter le diagnostic.
Elle permettra également d’établir le pronostic de votre animal. En effet, si certaines valeurs telles que le glucose ou l’urée sont très élevées, son pronostic vital sera alors d’autant plus engagé...
Si votre vétérinaire soupçonne une occlusion intestinale, un problème rénal ou hépatique, il pourra alors compléter son diagnostic en réalisant une échographie abdominale.
Ces trois examens sont principalement ceux qui vous seront proposés par votre vétérinaire dans un premier temps. Cependant, il se peut que d’autres examens vous soient proposés pour compléter le diagnostic.
Comment est-il soigné ?
Lors d’un arrêt de transit, le plus important est la prise en charge rapide de l’animal. Ce trouble provoque une déshydratation du contenu digestif de votre lapin et une dilatation intestinale douloureuse. Il sera alors mis sous perfusion et analgésie (anti-douleur) pour ainsi diminuer la douleur.
En cas d’occlusion intestinale à cause d’un trichobézoard ou bien d’un corps étranger, une chirurgie pourra être proposée pour le retirer, le pronostic est alors très réservé voire sombre. Si l’occlusion intestinale est écartée, un accélérateur de transit et une alimentation assistée par gavage sont souvent mis en place plusieurs fois par jour jusqu’au rétablissement de votre lapin. Des antibiotiques peuvent également être nécessaires dans certains cas.
Lors de l’hospitalisation, des radiographies peuvent être réalisées afin d’évaluer l’avancée du transit.
Et après ?
Lorsque votre lapin mange enfin seul et sans analgésie, vous pourrez le ramener tranquillement chez vous. Il faudra cependant poursuivre l’administration de médicaments stimulant le transit, continuer l’alimentation assistée par gavage (si besoin) et surtout surveiller la reprise alimentaire et son émission de selles afin d’être certain qu’il n’y ait pas de rechutes.
Attention, après un arrêt, le transit est fragile et des rechutes peuvent survenir. Les chances de rechute sont plus élevées si la cause de l’arrêt n’est pas entièrement traitée. Prenons l’exemple d’une pododermatite, une maladie pouvant mettre des mois à être correctement traitée. Durant toute la durée du traitement, le transit restera fragile augmentant alors les risques de rechute. Il faut donc surveiller son animal, et de près !
En prévention, nous vous conseillons de ne pas laisser votre lapin seul plus de 24 heures et de changer très régulièrement sa litière. En effet, ce trouble évoluant très vite, ces précautions vous permettront alors de réagir dès l’apparition des premiers symptômes.
Afin d’éviter tout problème digestif, il est important que votre lapin ait une alimentation adaptée. Contrairement aux idées reçues, le lapin ne se nourrit pas exclusivement de carottes et de salade. Le foin doit représenter environ 80 % de son alimentation, suivi de 15 % de légumes et pour finir, 5 % de granulés (extrudés). Concernant les légumes, il raffolera de fanes de carottes, de radis et de fenouil, d’endives et de salade (sauf la laitue). Pour finir, il est fortement déconseillé de donner des céréales à votre lapin c’est à dire tout mélange de graines, pain, brioche... Elles sont très mal digérées par les lapins
Pour résumer, l’arrêt de transit est extrêmement dangereux pour votre lapin, cela nécessite systématiquement une hospitalisation et son pronostic vital est toujours engagé. Afin d’éviter toutes mésaventures, restez très attentif au comportement alimentaire de votre lapin ainsi qu’à son émission de selles. Si vous constatez de quelconques modifications, réagissez vite et rendez visite à votre vétérinaire.