Oreilles dressées, queue battante, yeux mi-clos…votre chien veut vous faire passer un message ! La communication et les émotions du chien se traduisent par un ensemble de postures bien codifiées. Dès leur plus jeune âge, avec l'aide de leur mère, les chiots communiquent entre eux et avec les autres individus par leurs postures : c'est une partie du langage-chien que le chiot exprime et doit savoir reconnaître chez ses congénères, notamment s’il veut bien vivre en société.
Comprendre le langage corporel du chiot est fondamental pour une bonne éducation. Les attitudes excessives doivent être prises en charge au plus tôt pour une relation saine et surtout pour assurer le bien-être du chien et de ses maîtres pendant de longues années. Pour cela, nos vétérinaires ont préparé un article afin de pouvoir analyser et mieux comprendre votre chiot.
Le langage corporel classique du chiot
En fonction de son état émotionnel, le chiot adoptera des postures et des gestes différents.
Le chiot heureux et joueur
Un chiot heureux a une démarche sautillante, la queue légèrement redressée, les oreilles souples, la tête relevée, ou au sol pour renifler. Il va aussi spontanément vers les personnes ou les autres animaux et a très souvent envie de jouer. Tous ces gestes montrent une attitude sereine.
Un autre signe très significatif du bonheur d’un chien est le remuage de la queue. Cela montre qu’il est très content ou excité. Un chien très heureux peut également faire des « pipis de joie » de façon spontanée et involontaire. Vous pouvez notamment l’observer lorsque vous retrouvez votre chien après une journée d’absence.
Ses pattes avant sont repliées près du sol et l’arrière du corps en position relevé avec la queue frétillante ? Votre chiot exprime alors son envie de jouer ! En plus de cela, vous remarquerez un regard insistant posé sur vous comme s’il vous avait sélectionné pour jouer avec lui. Un autre comportement mettant en avant son envie de jouer est le fait de courir après sa queue.
Le chiot qui a peur
Un chiot apeuré va baisser la tête ainsi que ses oreilles et sa queue, son regard sera de biais. Il peut se mettre à trembler, marcher à ras le sol (ou même refuser de se déplacer) et se réfugier dans un coin ou sous un meuble. Ces signes peuvent apparaître indépendamment comme simultanément. Si c’est le cas, votre chiot est intensément apeuré…
Vous pourrez remarquer ses signes lors d’une promenade, lors d’une rencontre avec un congénère, ou lors d’une situation inhabituelle telle qu’un rendez-vous vétérinaire.
Lors d'une rencontre
Lors d’une rencontre avec un de ses congénères, le chiot a tendance à se précipiter vers l'autre chien, à lui sauter dessus et à le mordiller pour jouer. Son comportement va ensuite dépendre de la réaction de son congénère. Si c’est un adulte, le chien peut manifester de la joie et accepter le jeu ou bien le refuser. Si c’est le cas, il va alors passer son chemin ou alors rester sur place et grogner. Dans cette situation ci, le chiot peut s’éloigner ou se mettre en position de soumission, c’est-à-dire couché sur le dos ou sur le côté puis rester immobile. Le chiot peut également uriner si la peur est trop importante.
Lors de son développement
Les chiots ont tendance à mordiller tout ce qu’ils trouvent. Deux raisons expliquent ce comportement. La première est l’envie découvrir. Il est dans une phase de découverte et de développement où le mordillement lui permet d’identifier ce qui l’entoure. La seconde est en rapport direct avec le développement de sa dentition. Lors des 6 premiers mois, leur dentition se met peu à peu en place ce qui peut créer des douleurs. Les mordillements leur permettent alors de se soulager.
Attention tout de même, le mordillement d’objets est normal, celui des mains, des bras et toutes autres parties du corps de ses maîtres, ne l’est pas.
Le langage corporel du chiot qui doit vous alerter !
Le développement et l’éducation du chiot se fait essentiellement par la chienne durant les deux premiers mois. Parfois, lorsque les chiots naissent dans un élevage, c’est l’éleveur qui prend le relais sur l’éducation en adoptant et en utilisant leur langage corporel. Le rôle de la mère reste néanmoins primordial.
Si la relation chienne/chiot ou éleveur/chiot n’a pas été correctement établie, le chiot peut manifester des émotions excessives.
La peur de tout
Un chiot excessivement craintif présente le langage corporel du chien qui a peur (vu plus haut) mais de façon exacerbée et répétée. Plusieurs jours après son adoption, vous remarquez qu’il a du mal à évoluer dans l’environnement que vous lui proposez :
Il reste en retrait et ne va pas à l’encontre d’autres personnes. Il reste principalement blotti contre son maitre ou se cache ;
Il évite de croiser le chemin d’un de ses congénères. En cas de rencontre, il essaye de fuir ou, à l’opposé, grogne et se montre agressif tout en aboyant ;
Sa démarche n'est pas détendue, il semble raser le sol ou les murs ;
Il tire sur la laisse lors des promenades pour rentrer à la maison et n’apprécie pas les nouveaux chemins.
Le chiot est indocile
Le chiot indocile est un chiot qui se tend, se débat, essaie de mordre ou hurle lorsque l’on essaye de le manipuler (autrement que par les caresses habituelles). Ainsi, les manipulations quotidiennes nécessaires à sa santé telles que l’ouverture de la gueule, l’examen des oreilles, la mise en position couchée se révèlent impossible. De colère et de peur, il peut aussi uriner ou déféquer.
Le chiot qui se comporte ainsi relève d’un manque de manipulation dans son jeune âge. Si on le laisse évoluer sans modifier son comportement, il sera très compliqué d'en prendre soin (nettoyer ses oreilles, examiner voire brosser ses dents, brosser le ventre, couper ses griffes). Les visites chez le vétérinaire seront d’autant plus difficiles à gérer.
Lors d’une consultation, votre vétérinaire viendra contrôler sa docilité, en retournant votre chiot doucement mais fermement sur le dos pour tester son aptitude à se soumettre.
Les mordillements excessifs
Comme mentionné plus tôt, le mordillement des mains ou des bras ne relève pas d’un comportement habituel. Cela montre un retard d’acquisition des auto-contrôles. Les auto-contrôles représentent le cadre que la mère-chien impose à ses chiots. Par exemple, si le chiot mord trop fort sa mère, elle grogne et/ou le pince pour qu'il comprenne son erreur. Il acquiert ainsi petit à petit le contrôle de sa mâchoire : c'est un auto-contrôle. Les chiots adoptés vers 2,5/3 mois ont quasiment acquis le contrôle de leur mâchoire, ils ne doivent pas saisir la main ou le bras trop souvent. S'ils le font souvent et fortement, c'est qu'il y a eu un défaut d'éducation de la mère-chien. C'est alors au maître d’agir !
Vous l’aurez donc compris, analyser et comprendre votre chiot est essentiel à son bon développement mais également à la relation que vous allez entretenir avec lui durant tout le reste de sa vie. Si vous avez besoin de conseils, n'hésitez pas à contacter votre vétérinaire qui saura vous orienter vers les bonnes personnes et les bons réflexes à avoir.